Le Mots de l'Editeur:
" Sur son cou et sa poitrine on voyait des traces de sang, et sa gorge portait les empreintes des dents cruelles qui avaient ouvert ses veines...»
Minuit. L'heure où les ténèbres recouvrent le monde... L'heure du vampire!
Oh! Bien souvent, on ne le voit pas. Mais la pâleur morbide de ses victimes et les deux points rouges qu'elles portent dans le cou signalent son terrible passage.
Depuis un siècle, le comte Dracula n'a cessé d'enflammer les imaginations. Son élégance froide et raffinée fascine. Hélas! Condamné à l'éternelle solitude, il doit, pour survivre, se nourrir chaque nuit de sang frais!
Pour fêter les 100 ans du plus célèbre d'entre eux, huit vampires sont ici réunis. Huit nouvelles (dont une, inédite, de Claude Askew) sous la plume inspirée des plus grands maîtres du genre: Goethe, Polidori, Gautier, Crawford, Stoker, Jean Ray et Lovecraft... "
Mon avis:
Cela fait bien longtemps maintenant que je n’avais lu des nouvelles. Non pas par une raison particulière mais tout simplement parce que l’occasion ne s’était pas présentée plus tôt. Ce recueil, que je ne regrette pas d’avoir lu, marque ainsi mon retour dans le genre.
Petite présentation des nouvelles :
La fiancée de Corinthe(W. Goethe) est un poème qui vers après ver nous conte la passion instantanée et fougueuse de deux êtres qui se rencontrent pour la première fois mais qui sont promis l’un à l’autre depuis bien longtemps par un quelconque contrat de mariage. Hélas, le facteur vampire vient rapidement changer la donne pour leur amour.
Le Vampire(J. W. Polidori) nous met face à un vampire dandy, au caractère biaiseu, qui profite des plus beaux plaisirs de la vie. Elle nous propulse dans la cruauté et la malice que peut déployer cet être de la nuit pour arriver à ses fins, blessant émotionnellement et tuant quiconque croise sa route et qui n’a d’importance à ses yeux.
La morte amoureuse (T. Gauthier) mélange le bien au mal, la raison à la folie et surtout le pécher au plaisir. Elle est celle qui se rapproche le plus de la bit-lit que nous connaissons aujourd’hui de par ses formes modernes et l’ambiance générale.
Car la vie est dans le sang(F. M. Crawford) commence par une énigme surnaturelle qui débouche bien vite sur l’addiction irrationnelle d’un homme envers une vampire. Nuit après nuit elle le vide de son sang et de sa force vitale jusqu'à ce qu’une tierce personne s’en mêle…
L’invité de Dracula (B. Stoker) nous offre une ébauche de son talent dans une nouvelle déroutante et singulière. Le ton est donné dès les premiers mots mais de là à savoir ce qui nous attend serait présomptueux. C'est une lecture qui nous met face aux superstitions encore bien ancrées dans nos moeurs actuelles.
Aylmer Vance et le Vampire(C. Askew) est une nouvelle qui peut paraitre déroutante car elle se distingue des autres par son style. Elle nous plonge au cœur de l’Ecosse (quelle meilleur cadre que celui-ci pour des phénomènes étranges ?!), dans un château particulier qui possède un bien mauvais pouvoir. Mais serait-ce seulement le château ou bien autre chose qui affaibli et surtout asservit ses habitants ?
Le gardien du cimetière(J. Ray) nous raconte l’expérience de cet énième gardien. Arrivé dans le cimetière par hasard, il va voir à jamais sa vie changée par l’horreur qui l’entoure et dont il va se rendre compte juste à temps pour ne pas prendre le même chemin que ses prédécesseurs.
La maison maudite(H. P Lovecraft) ou comment une curiosité mal placée de notre enfance peut conditionner notre quête une fois arrivé à l’âge adulte. De matière plus scientifique, cette nouvelle nous entraîne sur les pas d'un vampire qui se nourrit des membres de la maison qu'il hante, et ce depuis des générations.
Maintenant que les présentations sont faites, passons au plus sérieux.
J’ai beaucoup aimé ce recueil. Les nouvelles nous entraînent (de manière chronologique) dans les différents courants littérairessur les vampires. A travers chaque texte on peut déceler des caractéristiques physiques et psychologique communes aux vampires mais on voit aussi apparaître de nouveaux attributs ou formes (vapeur, esprit, etc.).
Les nouvelles se lisent relativement bien, quoi qu’il faille être attentif au style employé qui est différent selon l’époque d’écriture. Je pense que pour pouvoir savourer au mieux ces écrits, il faut prendre le temps de les lire les uns après les autres. Faire des pauses entre chaque nouvelle est important. Chose que je n’ai pas faite et qui m’a, je pense, empêché de capter au mieux le sens de chaque texte.
J'aime beaucoup cette couverture, elle me rappelle les films d' Halloween, j'arrive presque à entendre le cri du loup ou l'ultrasson de la chauve souris quand je la regarde.
Alors, si vous êtres fans des êtres aux longues dents (et même si vous ne l’êtes pas), ces classiques sont un plus pour votre culture et une bonne introduction à la bit-lit d’antan. Et puis, entre nous, pour le prix, mieux vaut ne pas se priver de ce bon moment !